Avion

Les récits de mes premiers vols

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mardi 10 avril 2007

Morpion d'aéroclub

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, je me pointe au terrain à 10h30... dans la brume, 3 ou 4 km de visibilité. Il paraît que c'est à cause de l'horaire d'été. On a deux heures d'avance sur le soleil, donc il n'est que 8h30 en fait et la brume fait encore la grasse matinée... La veinarde ! Elle pourrait quand même respecter ceux qui se lèvent "tôt" ! C'est reparti pour une matinée de hangar flying, comme ils disent. La semaine dernière, j'en avais profité pour poser tout un tas de questions à mon instructeur, questions qui tombent toujours au mauvais moment dans l'avion ou quand je bouquine avant de sombrer dans les bras de Morphée. Ça fait du bien de mettre les choses au clair. J'en avais profité aussi pour sortir la carte et voir comment préparer certaines navigations (au hasard, celle que l'on fera le week-end prochain à L'Aigle ou Mortagne-au-Perche). Bref, je passe ce samedi matin au bar de l'escadrille à écouter les histoires des anciens. On réfléchit aussi aux sorties avec la section Aviation du boulot (Deauville, l'île de Wight, entre autres). Je m'invite à manger en attendant que le soleil promis pour la journée n'arrive. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de club-house avec une cuisine mais il faudra que l'on pense à étoiler notre cuistot !

Enfin, il est temps de décoller pour Toussus, ou comment faire 45 km là où un oiseau en ferait 15. Au menu du jour, un peu de navigation avec le VOR de Rambouillet, trouver le point Sierra, point d'entrée dans le circuit de Toussus et gérer le trafic au-dessus du terrain avec ses deux pistes en dur. Un petit message incongru de la contrôleuse de Chavenay pour avertir que quelqu'un a perdu le contact radio avec son avion télécommandé qui erre donc quelque part en l'air pendant ses dix dernières minutes d'autonomie...

Cap sur RBT donc. L'aiguille est bien au milieu mais je me dis que j'aurais dû faire un petit calcul de dérive, pour ne pas chasser l'aiguille en permanence et voler droit. Un peu de trigo vite fait, et c'est décidé : 5°. Un petit terrain clôturé se détache au milieu des champs, c'est la radio-balise RBT, carrefour du sud-ouest parisien. Il faut ouvrir l'oeil : certains jours, des avions déboulent de partout.

VOR de Rambouillet

Rambouillet passé, il faut descendre à 1500 pieds pour ne pas emplafonner la zone-que-si-t-y-vas-t-as-plus-de-licence. Cheminement vers Toussus par la vallée de Chevreuse. Les routes sont sympas en moto, mais vu de là-haut, c'est pas mal aussi. Le château de Breteuil à votre gauche, un hélico jaune à votre droite qui passe en dessous de nous. "Tu le vois maintenant ?" Je me tords mais non, je l'ai perdu de vue.

Château de Breteuil

Puis vient Sierra et sa maison au toit rouge sur la colline, avant de rentrer dans le circuit de Chicago O'Hare Intl ou Los Angeles, je ne sais plus bien. Le contrôleur a un débit digne d'une mitraillette. Il faut tendre l'oreille pour ne pas rater le mot essentiel. C'est vrai qu'entre le trafic commercial, les hélicos et les petits gars comme moi, ça fait du peuple en l'air quand il fait beau. Toucher sur la piste gauche, je redécolle et au moment de virer à droite pour suivre le circuit, j'ai comme un doute sur la position de l'autre avion qui décollait à droite. Je ne vois rien de mon siège. Je demande à mon instructeur qui le voit et me fait secouer l'avion pour que je puisse le voir. Ah ouais, on peut le bouger comme ça l'avion aussi... Deux autres touchers avec toujours un peu de vent de gauche à gérer. J'oublie encore un peu de mettre du manche dans le vent pour empêcher l'avion de quitter l'axe...

Retour à la maison. La sortie du circuit se fait par le château de Dampierre, sur votre droite, puis l'abbaye des Vaux de Cernay.

château de Dampierre

Atterrissage à la maison après 1h10 de vol. A peine posé qu'un bruit de vibrations étranges apparaît. Je découvre le schimmy, vibration de la roue avant, parce que j'avais trop poussé le manche, au lieu de maintenir la roue en l'air...

Voilà, je suis arrivé à 10h30 et il est déjà 16h30... On a fait plus rentable comme rapport présence/temps de vol mais c'était loin de me déplaire. Je n'arrive pas à concevoir l'aéroclub comme un simple endroit où l'on vient prendre son avion et repartir comme un voleur.

lundi 26 mars 2007

En route vers le BB

C'est le printemps mais l'hiver a fait un peu de résistance. Il fait un temps crapoteux qui, je le sens, compromet encore une fois ma nav solo, et même toute autre nav. Je n'arrive pas à voir la hauteur des nuages, ce n'est qu'une masse grise sans nuance de couleur. Mon instructeur qui vient de voler sait que la plafond est suffisant pour les tours de pistes. Par contre, 5 ou 6 km de visibilité, c'est volable mais pas terrible avec une espèce de brume : un bon temps d'hiver, en fait.

« Qu'est-ce qu'on fait ? » Quelle bonne question ! « Il te manque combien d'atterrissages ? » Comprendre par là que pour pouvoir se présenter au Brevet de Base, il faut avoir 20 atterrissages en solo et je n'en suis qu'à 12 (la raison ici). Alors me voici parti pour sans doute pour une heure de tours de piste. Le terrain n'est pas contrôlé aujourd'hui. Le vent est pile de travers par rapport aux pistes. Mais tout le monde décolle en 28. C'est loin d'être la piste que j'ai le plus utilisée, même pas 5 fois, si je regarde mes stats. Alors je révise un peu le circuit avant de quitter la salle de briefing.

Le passage à la pompe pour abreuver les 100 purs-sangs de mon Cessna me rappelle une fois de plus qu'il fait à peine 5 °C et que l'air est bien humide... Décollage, premier virage, et là, le doute m'envahit. Je ne suis vraiment pas sûr du circuit. Je tangente deux villages en me concentrant sur le cap, la carte, la piste sur mon côté droit. Tant que je vois la piste, je ne suis pas perdu mais j'aimerais quand même être sûr d'être exactement au bon endroit. Surtout quand j'entends un autre traffic s'annoncer sur la même branche que moi alors que je ne le vois pas... Je me remémore les mots de mon instructeur venu me revoir dans l'avion et me dire que si je le sentais pas, je n'insistais pas. J'avais bien entendu acquiescé, ne pouvant pas apprécier le temps depuis le sol. Insister ou pas, il faut finir ce tour. Un peu de vent de travers toujours, joli décrabage, arrondi, toucher pas cassé. Encore 7 à faire ! Cette fois, j'ai un avion devant moi qui va me confirmer le circuit à suivre.

Dernier tour ! Je suis en base, en descente. Je m'applique à viser mon bosquet, fais mon message radio et là, un avion qui attendait sagement au point d'arrêt s'annonce prêt, s'aligne et décolle. Ça m'énerve un peu. Au lieu de continuer tranquillement ma finale et voir si la piste était libre au moment d'atterrir, ce dont je doute..., je remets les gaz à droite de la piste pour garder un oeil sur le vilain qui a osé me priver de mon dernier atterrissage :) Pendant tous ces tours de manège, j'ai dû attraper le pompon par mégarde. Résultat : un tour gratuit... Je coupe le circuit par l'intérieur après l'avoir annoncé.

Retour au sol : ce n'était pas le vol le plus plaisant de ma toute petite vie de pilotaillon, loin de là, mais j'ai mes 20 atterrissages en solo, 5h35 en solo (il en faut 4), un peu plus de 20h de double (il en faut 6) et le théorique. On fera l'inscription au Brevet de Base la prochaine fois, le temps de voir les papiers nécessaires.

vendredi 23 mars 2007

Théorique, ça, c'est fait !

La missive tant attendue est enfin dans ma boîte, 8 jours après l'examen. Je l'ouvre fébrilement. J'ai un gros doute sur le module A-Réglementation. Il y a quelques questions auxquelles j'ai répondu de manière assez rhinométrique. A quoi bon cela peut-il servir de savoir, en dehors du jour-même où je vais préparer ma nav PPL, qu'il faut qu'elle dure au moins 1 heure ? Enfin, 5 fautes, ça passe. Ensuite B 22/24, C 40/44, D 12/12, E 16/16, sachant qu'il fallait 75% à chaque module.

Théorique PPL(A)

l've got the papelard! Yapuka faire l'inscription pour l'examen du Brevet de Base si j'ai la bénédiction de mon instructeur, bien sûr :-)

Courchevel vu de La Plagne

Arnaud, soulagé de ne plus se dire qu'il aurait peut-être fallu bachoter un peu plus la réglementation au lieu de faire du schuss...

Moi à la Plagne

lundi 19 mars 2007

QCM à gogo

Mercredi dernier, sous un soleil limite estival, j'étais en transit à Paris pour passer mon examen théorique. Pourquoi en transit ? Peut-être parce que je suis un boulet et que j'ai réussi à accepter une semaine au ski en même temps. Donc allez-retour en train-couchette histoire d'aller répondre à 120 questions le temps d'une après-midi.

Au programme, 5 modules auxquels il faut avoir 75% de bonnes réponses, sinon on gagne un ticket gratuit (heureusement qu'il ne faut pas encore repayer 50€...) pour revenir passer le ou les modules foirés.

Petit florilège :

  • Réglementation : 30 min (24 questions)

Le certificat provisoire délivré par l'examinateur lors de la réussite à l'épreuve pratique d'aptitude pour la délivrance de la licence pilote privé avion (PPL/A) est valable :
A) 6 mois
B) 3 mois
C) 2 mois
D) 12 mois

  • Connaissances générales de l'aéronef, Principes du vol : 45 min (24 questions)

Au sol, quand l'avion est au parking, le blocage des commandes de vol est appliqué pour:
A) empêcher la manoeuvre des gouvernes depuis le poste de pilotage
B) éviter la détérioration des gouvernes par le vent
C) empêcher que l'avion ne soit volé
D) les rigidifier et pouvoir prendre appui dessus pour rentrer l'aéronef

  • Performances et préparation du vol, Navigation, Météorologie, Procédures opérationnelles : 1h15 (44 questions)

Vous décollez de Brest à destination de Genève. A Brest, la nuit aéronautique commence à 17h45 TU. La différence de longitude entre ces deux aérodromes est 10°30'. A Genève, l'heure de la nuit aéronautique sera :
A) 17h03 TU
B) 17h34 TU
C) 18h27 TU
D) 16h53 TU

  • Performances humaines et ses limites : 20 min (12 questions)

Un vol à haute altitude entraîne une :
A) augmentation du rythme de la ventilation et une baisse de la fréquence cardiaque
B) diminution du rythme de la ventilation et de la fréquence cardiaque
C) augmentation du rythme de la ventilation et de la fréquence cardiaque
D) diminution du rythme de la ventilation et une augmentation de la fréquence cardiaque

  • Communication : 20 min (16 questions)

Dans l'alphabet aéronautique international la lettre "P" s'énonce :
A) "pilot"
B) "pluton"
C) "papa"
D) "papaye"

Certaines questions sont sottes et grenues, d'autres sont un peu plus capillotractées. Certaines nécessitent d'avoir appris bêtement par coeur (ce qui me vaudra peut-être le module A à repasser), d'autres nécessitent du bon sens ou au moins d'avoir compris comment ça marche ©. Résultats d'ici quelques jours. J'ai contrôlé mes réponses grâce à l'excellent Gligli, a priori, ça devrait le faire...

P.S. : Toi qui trouves le scan de mon sujet, n'hésite pas à me laisser un commentaire en téléchargeant le fichier (19 anonymes en 2 semaines). :-)

jeudi 8 mars 2007

Quand Eole pas content, lui toujours faire ainsi

Film : "Nav solo"
Scène : "Trop de vent", 2e prise
Moteur
Action !

Coup d'oeil à la météo, il fait beau. De ce côté, pas de souci. Mais un vent plus fort que la semaine dernière, avec toujours des rafales. Pour les mêmes raisons, piste en dur avec du vent de travers, ma nav solo est reportée (d'au moins 3 semaines, les vacances aidant). Il faut trouver un plan B : le plané avec le vent, bof. Je suggère les virages à grande inclinaison. "Si tu m'emmenais à Pontoise ? C'est un bon entraînement pour la radio". Je dépoussière vite fait un log de la fois précédente, sors ma carte, trace un beau trait avec ma planche de vol en guise de règle. Ça fera l'affaire. Pontoise avec ce vent est à 8 minutes de vol, ce qui occupe bien l'esprit. Décollage, prise de cap, déjà la Seine qui arrive et l'ATIS à écouter, appeler le contrôle, trouver le bâtiment rond qui fait office de point Sierra. Bonne surprise, la piste n'est pas la même que la dernière fois. Ça me fait travailler une nouvelle intégration et le contrôle est super cool. Pas un chat en l'air, on est autorisés à faire un tour de piste (réservé aux basés en principe le week-end).

Le retour de l'arrondi propre

Je m'applique, un oeil sur la carte, un oeil dehors. Tally-ho ! Visuel sur les silos qui symbolisent le dernier virage avant l'atterrissage. J'essaie de ne pas me faire surprendre par l'intégration en base. Préparation de l'avion, je suis sur le plan. La piste de 1500 m s'offre à moi. C'est deux fois la longueur de ma piste en herbe. Je vire en finale. Je dois inconsciemment repenser à mes derniers atterrissages assez moyens à mon goût. Je repense aussi à la remarque de mon instructeur dans la salle de briefing. "Tu te poseras sur l'axe de la piste, cette fois ?", m'avait-il dit en riant. Quelle mémoire ! Je n'ai plus qu'à m'appliquer. Je vise les chiffres 30 du seuil de piste. Un peu de vent, décrabage, manche dans le vent. Scritch, scritch. Je laisse un peu de gomme sur la piste. On repart pour un tour. Un avion qui s'annonçait en base s'entend répondre : "Vous êtes un peu loin quand même, non ?" Mais c'est pas grave, le contrôleur le considère quand même dans le circuit alors qu'il est à 3-4 km de là où il devrait. Alors je me retrouve n° 3 à écarquiller les yeux. Et d'un, et de deux. Il faut gérer l'espacement et rallonger le circuit en évitant les villages en dessous. Pas de trace GPS mais j'ai bien zigzagué. Re-scritch, je ne suis pas mécontent même si le passager de droite trouve toujours qu'il manque un peu de pied à droite.

Pontoise - Base 30 main gauche

Virages à 2G

Retour en terre connue vers Maule. On va faire un peu de pilotage maintenant. Petit briefing en l'air sur les virages à grande inclinaison. Rappel de la théorie : la vitesse de décrochage augmente avec le facteur de charge qui vient lui aussi de l'inclinaison pendant le virage en palier. Mes virages sont en général à 20-30°. Là, on va faire 45° puis 60°. Mise en virage, j'arrive aux 30° habituels et me force à atteindre les 45° en jetant un coup d'oeil à l'horizon artificiel. Le but du jeu n'est pas de tourner bêtement en rond, il suffirait de secouer le manche. Il faut aussi contrer le poids qui n'équilibre plus la portance en tirant le manche. Je ne m'en sors pas trop mal.

60° maintenant. Il faut se représenter l'inclinaison que ça donne et la tentation de ne pas rester constant à 60° est grande ! Surtout que les 2G se font bien sentir : la tête est lourde, ça tourne vite (20° par seconde), sur place (250 m de diamètre au sol !) et l'effort pour maintenir le virage en palier est réel. Je ne tire pas assez sur le manche et l'avion descend. Il faut faire attention car le virage engagé (virage en spirale descendante qui s'accélère) n'est pas loin. Un coup à gauche, un coup à droite. Il faudra revoir ça... En pratique, ça ne devrait servir qu'en cas d'urgence. Ce n'est confortable ni pour l'avion, ni pour les occupants.

OK, c'est bon pour aujourd'hui. "Tu nous ramènes." Facile, on vient de tourner en rond dans les sillons des champs. Un coup d'oeil au compas pour me repérer. Atterrissage sur l'herbe sans scritch, ça n'usera pas les pneus, comme ça. Je suis bien content de mon vol. J'étais assez déçu par mes atterrissages depuis quelques vols où j'avais eu l'impression de régresser un peu, sensation paraît-il normal et dans tous les bouquins de pédagogie. Je me rappelle de la même courbe avec un palier de stagnation, sans doute de digestion, dans le bouquin de moto.

Au programme des prochains vols, des navs un peu plus longues vers l'Aigle ou Mortagne. "Si tu sais aller là-bas, tu sais aller en Corse !" J'ai presque hâte d'aller voir le célèbre point MERLU.

MERLU - Calvi

vendredi 2 mars 2007

Encadrement

Ça fait une semaine que je cherche comment raconter le dernier vol sans vous assommer... Tant pis, je me lance.

Retour à samedi dernier donc. Je tombe littéralement du lit et arrive avec presque 30 minutes d'avance. Fait assez rare pour être souligné... Le temps est un peu couvert mais tout à fait volable, mais la manche à air est plutôt horizontale. Verdict : dans les 15 noeuds de vent avec des rafales à 25. Je vois mon instructeur qui hésite longuement mais décision est prise que je ne partirai pas tout seul. Si le vent est un peu de travers à Etampes sur la piste en dur, c'est un peu plus difficile à négocier. Sagement, je me résigne. Le plan B est vol plané aujourd'hui.

Nous voici partis sur la campagne pour l'exercice du jour : moteur gaz au ralenti, il s'agit de trouver des repères sur l'avion qui permettent de se situer précisément (enfin autant que possible...) par rapport au champ ou à la piste. Un tour de piste normal se fait au moteur. Là, en plané, il ne faut pas être trop court, il faut se poser juste là où on l'avait décidé.

Problème du jour : le vent. Faire des exercices de plané le vent dans le nez n'est pas une bonne idée pour trouver ses repères puisque suivant la force du vent, on n'arrivera jamais au même endroit. On cherche un terrain perpendiculaire au vent pour minimiser ses effets. On aura de la dérive tant pis. Ça y est, ça sera ce champ, là, marron, à côté de la ferme, le long du chemin avant le bosquet. Non, çuilà, là ! Ah oui, je vois... Pas simple, là-haut, au milieu de la campagne de Thoiry. Moteur plein réduit, on plane pour chercher le point d'aboutissement au bout du champ. Remise de gaz à 50 m de hauteur. On repart pour couper le champ perpendiculairement, prendre un premier repère (la crotte de mouche au premier tiers du hauban de l'aile) puis un rond dans le ciel pour prendre un autre repère de l'autre côté. Puis un autre rond pour encore un autre repère. Bref, on a bien tourner à se rendre malade dans l'air turbulent. L'exercice est terminé. Place à la démo par mon FI. Par ce gros temps, c'est pas évident et l'on va se prendre une turbulence en finale qui fera sauter de 10 cm la planchette de vol posée sur la casquette du tableau de bord. Heureusement que l'on était bien brêlés sur nos sièges... La leçon se terminera par un gros briefing au tableau. J'aurais dû prendre une photo du tableau. La description des PTE (Prise de Terrain par Encadrement) est toujours épique. Pas facile de représenter sur un tableau un exercice de géométrie 3D...

Bref, l'exercice est surtout académique et fait pour démontrer les capacités de manoeuvre du pilote. Mais c'est sûr que ça aide pas mal d'avoir de bons repères en cas de pépin. En tout cas, j'ai bien aimé ce vol qui fait vraiment piloter l'avion.

lundi 19 février 2007

Nav à Etampes et solo

Aujourd'hui, grand beau temps encore. La nav du jour : Etampes. Le trait sur la carte est prêt depuis une semaine mais j'étais parti voleter en solo. Petite revue du log, histoire de me rafraîchir la mémoire. Je m'applique au décollage à bien tataner à droite, pour enfin décoller droit et pas de travers. Ça marche :) L'aller se fait sans trop de problème. Il y a un peu de vent de la droite qui me pousse (sur la gauche, bah oui). Arrivé à Saint-Arnoult au croisement de l'A10, je suis donc légèrement à côté de mon trait. Une grosse ligne EDF pas très jolie mais bien pratique me recale sur ma nav. Contact avec Etampes et le classique "Sierra Victor, rappelez en vue du terrain" (rappelez-vous la Beauce à perte de vue). Je me souviens que l'on arrive face aux hangars du terrain. J'en aperçois un au fond et partage ma découverte avec mon instructeur. Au moment où je reconnais les bons hangars, c'est-à-dire pas celui que je croyais, j'entends un message qui demande au Cessna qui s'approche qui il est. Oooops, c'est pour moi, ça. Je suis autorisé à intégrer le circuit et suis numéro... 5. Je cherche rapidement 4 avions du regard, je ne suis pas sûr de tous les avoir trouvés. Tant pis, je vais déjà surveiller le Rallye devant moi et laisser les ULM se débrouiller devant.

La finale est turbulente sans que je ne comprenne trop pourquoi (peut-être le champ qui commence à chauffer au soleil ?). Je me bats pour tenir l'axe de la piste en dur : 20 m de largeur ici, contre 60 à Chavenay, la différence saute aux yeux. Et là, l'atterrissage, je n'ose pas dire appontage, le plus pourri de tous les temps. Je rebondis, suis de travers, enfin bon, pas très content de moi. Le deuxième sera meilleur.

Le coup de la panne

Cap retour sur la maison, j'essaie de prendre quelques repères. Un château d'eau ici, une grosse antenne rouge et blanche bien visible, là. On croise l'autoroute comme prévu pour commencer le survol de la forêt de Rambouillet. J'aperçois mon instructeur trifouiller le tableau de bord, l'air de rien. Bien évidemment, je ne pense pas à mal et pouf, gaz au ralenti. On est en panne, m'annonce-t-il. Oh oh... Recherche de panne fictive. OK, cherchons un champ. Eh bien, croyez-moi, au-dessus de la forêt, y en a pas bézef. J'en trouve un correct de mon côté. Un peu de pression dans le casque : Allez, pilote ton avion, on va s'écraser. OK, j'atteindrais la petite clairière s'il le fallait vraiment. Remise de gaz, on remonte. Petit débriefing sur l'exercice et le commentaire qui tue : Tu sais, il y avait un super champ que tu voyais pas de mon côté. OK, le message est clair, je secouerai l'avion la prochaine fois pour chercher mon champ. Ah la fourbitude (ou fourbisme, je ne sais plus :-p) des instructeurs.

Retour à Chavenay qui n'est pas contrôlé aujourd'hui. Le terrain est en auto-information : la règle, c'est de survoler le terrain au-dessus du circuit, de regarder la manche à air et surveiller les autres avions dans le circuit. Je survole donc la piste, remarque que le vent n'a pas tourné et m'emmêle les pinceaux dans ce que je veux faire ensuite pour intégrer le circuit en vent arrière. A 170 km/h, il faut réfléchir vite. La méthode, la méthode ! Survoler la piste dans le sens en service et rejoindre la vent arrière. Pas moyen de se tromper comme ça.

Verdict : mon vol n'était pas si mal puisque la semaine prochaine, je pourrai repartir en solo et refaire la même nav. J'ai essayé d'associer quelques repères aux symboles sur la carte. Après le lâcher, le premier local solo (où je n'étais jamais à plus de 10' du terrain), la 1ère nav solo se profile...

Profiter du beau temps

Regarde si un avion est dispo cet aprèm. Tu pourrais repartir en solo, non ? Mange un morceau et repose-toi un peu. Je cogite rapidement et réserve SV pour 13h30. Je vais faire un mini-local et refaire une intégration verticale terrain pour réviser puis quelques tours de piste pour travailler ce maudit arrondi et essayer d'arrêter de rebondir. Vivent les pistes en herbe !

Local

Le terrain s'est enfin réveillé. Nous sommes 3 ou 4 avions au point d'arrêt. En l'absence de contrôle, on essaye de faire entre courtoisie et efficacité. J'ai fini mes check-lists avant celui devant moi. Je m'aligne et décolle. Il y aussi un peu de monde en l'air sur la campagne. Je tâche d'ouvrir l'oeil, un avion en face, virage à droite pour passer au large. Les étangs de Hollande brillent sous le soleil, je vire et me trouve derrière un autre avion. Je rentre pour m'entraîner un peu. Je fais proprement mon arrivée à la verticale du terrain, cette fois. Mais que de monde et en auto-information, c'est un peu le bazar. Je fais cinq tours de pistes dont deux remises de gaz à cause d'un avion dont je n'arrivais pas à m'éloigner. Pas de bouton pause ou de frein à main pour s'arrêter en l'air... Alors le tour de piste est un peu déformé, je rallonge, coupe suivant le trafic... Il est l'heure de s'arrêter quand j'entends le chef-pilote au point d'arrêt dans l'autre Cessna du club. Je suis en finale. Même s'il ne me regarde pas, je soigne mon atterrissage. Je me donne une bonne note pour celui-là, tiens :-)

Grosse journée avec 2h30 de vol aujourd'hui. Que du bonheur !!
Double Commande : 18h50
Commandant de Bord : 4h30

Tours de piste en auto-info

lundi 5 février 2007

CAVOK

Hier soir, j'ai préparé ma mini nav vers Etampes. Je me suis bien appliqué, même s'il n'y a rien de compliqué dans le trajet. En arrivant au club, mon avion est dans le hangar avec deux mécanos qui s'affairent autour. Un petit coup d'oeil sur le planning de l'avion, il vient de voler et avec mon instructeur. Rien de bien méchant, il faut purger le liquide de frein (je l'avais trouvé bien mou, ce frein gauche, la semaine dernière...).

Tu m'emmènes à Etampes, et je ne touche à rien ! Sous-entendu, il faut que j'assure, que je fasse comme il faut mes messages radios, que je soigne l'intégration à Etampes et au retour à Chavenay, que je me pose comme il faut sur cette piste en dur, etc. A la clé, l'autorisation de repartir en solo là-bas, tout seul comme un grand, une autre fois, soit un vol d'une bonne heure environ aller-retour.

Justement, quand l'avion est prêt, il est déjà 11 heures passées, et on ne sera pas rentré à temps pour manger et rendre l'avion au suivant. Je suis déjà quasiment harnaché dans l'avion, la carte bien pliée sur les genoux quand changement de plan, je pars tout seul en local. Il y a un peu de vent, rien de méchant et surtout, il fait un temps de curé aujourd'hui. Après avoir écouté rapidement la radio pour voir s'il y a beaucoup de monde en l'air, c'est décidé. Ça t'embête pas ? T'as des questions ? C'est bon ? Euh non... Je me sens bien. J'y vais.

LFPN 031000Z 06010KT 030V090 CAVOK 06/01 Q1036 NOSIG
Compte-rendu météo de Toussus : le mot important est CAVOK ! Celui qui file la banane à tous les pilotes : il fait beau (mais pas chaud, 6°C) !

Je me décide un petit circuit dans ma tête, pas très original, mais cette fois, j'irai sans tortiller comme l'autre fois. Je décide de rentrer par le nord, que je ne connais pas bien. La carte sur les genoux, je repère mes lignes électriques, la voie de chemin de fer. Je trouve le champ d'antennes au nord. Je m'intègre dans le circuit pour un tour de piste. J'ai un peu massacré l'intégration (milieu de vent arrière, après réflexion), je crois et le dernier virage aussi (j'ai oublié de viser Ikea), mais je rattrape bien et je touche sans souci. Retour au hangar pour ce petit vol de 50 minutes qui fait du bien par ce temps. Heureusement que je n'avais pas assez d'essence à bord (et que je n'en ai pas le droit encore...), je serai bien allé voir la mer.

lundi 29 janvier 2007

En route pour la ville aux cent clochers

La météo ? pas volable !

Le classique du matin : ouverture des volets, je vois un avion très haut dans le ciel, dans un trou de ciel bleu. Mais en tournant la tête catastrophe, brouillard à couper au couteau. Je regarde la météo à Toussus : 200 m de visibilité horizontale et le brouillard touche le sol. A Rouen où je dois aller, ce n'est pas mieux. Je me recoucherais presque, tiens. Mais non, j'ai dessiné de beaux traits sur ma carte pour aller à Rouen. J'appelle mon instructeur : Rappelle-moi tout à l'heure, j'ai un créneau à 13h30.

LFPN 270900Z 31005KT 0200 R25/0250N FG VV/// 03/03 Q1031
LFOP 270904Z 30003KT 0100 R22/M0200 FG BKN001 02/01 Q1032 BECMG 500 FG

12h45, l'heure de partir. Il fait maintenant grand soleil chez moi. Le temps se dégage timidement à Toussus (100 mètres de plafond nuageux...) mais c'est déjà beaucoup mieux à Rouen. Je pars !

LFPN 271130Z AUTO 28005KT 5000NDV SCT003 BKN048 05/04 Q1033
LFOP 271130Z 27004KT 5000 SCT018 06/05 Q1033 BECMG 8000

En chemin, le brouillard me retombe dessus à Saint-Cyr. J'appelle l'ATIS, le répondeur de la tour, sur mon portable. Le terrain est fermé à tout vol d'avion mais ouvert aux hélicos. Ah ? Bouh... je continue. Au pire, je vais faire les soldes à Plaisir... J'arrive au terrain : il fait beau au sud, moche au nord, pas mal à l'ouest. Je fais voir la préparation de ma nav : choix de la route quasi-rectiligne, discute de l'altitude, etc. Et c'est décidé, on y va !

1ère branche : Chavenay - Rouen

Cela fait un mois que je n'ai pas fait de nav et encore, c'était Pontoise, tellement rapide que je n'avais pas eu le temps de m'appliquer à suivre mon log. Cette fois, il y a 85 km pour y aller, soit environ 30 minutes de vol. Il faut que je me remette dans le moule naviguer de point en point avec précision. Je joue à saute-mouton avec un petit nuage et m'installe vers 2000 ft. J'essaierai un peu plus haut, mais je reste là finalement. Premier point de passage : les cheminées de Porcheville qui trônent sur la Seine. Difficile à rater et en plus, c'est comme le Port-Salut.

La centrale thermique EDF de Porcheville

Pas très buccolique, comme début de nav mais sitôt passé Mantes-la-Jolie, j'aurai les méandres de la Seine pour m'accompagner jusqu'à Rouen. Sur la droite de l'appareil, vous pouvez admirer sur le haut de la falaise le terrain de Mantes-Chérence, nid de planeurs bien endormi en ce jour d'hiver. Mais pas le temps de rêver, dans 5 minutes, je vais pénétrer dans la zone d'Evreux. Bizarrement sur la fréquence d'Evreux Approche, j'entends une voix de répondeur sans trop comprendre le message. A mon tour, Evreux Info, F-BVSV bonjour. Et là, je me prends un long message qui m'explique en gros que les militaires à Evreux ne sont pas là et qu'il faut passer sur 119.7 en auto-info. Je passe sur cette fréquence et raconte donc à qui veut m'entendre que je suis à 3 minutes de Vernon et que je vais à Rouen. Un peu après, un avion se reporte à Gaillon. C'est où ce bled ? Coup de bol, j'ai le doigt dessus sur la carte. Je contourne soigneusement le site d'ArianeEspace dont la zone dangereuse ne m'inspire pas confiance : Essais de propulseur ARIANE. Présence d'une flamme d'hydrogène invisible de jour. Mise à feu possible sans préavis., l'idée de servir de merguez ne m'excitant guère...

La Seine court toujours en dessous de moi et doit m'attirer le retard car, insensiblement, je suis son cours et m'écarte de mon trait sur la carte. Gaillon Heureusement, les abords des rives sont assez facilement reconnaissable et je me recale.

Il est temps d'appeler Rouen pour leur dire que l'on arrive. En fait, ils doivent bien le savoir car j'ai dû appeler un planton de service pour déposer une intention de vol. A quoi ça sert ? Très certainement à rien, à emmerder un soldat derrière un bureau, le pilote qui veut se déplacer et à faussement rassurer l'opinion publique. Mais bon, j'ai rempli cette formalité par téléphone avant de partir et le planton m'a souhaité un bon vol. J'écoute l'ATIS de Rouen et une fois notée l'information, je m'empresse de régler la fréquence de Rouen. Erreur ! Je n'ai pas quitté la fréquence précédente, Evreux Info. Pas bien ! Du coup, je recherche la fréquence sur ma planche et remet celle du répondeur. Pas bien ! Eh oui, j'ai perdu la fréquence d'où je viens... Mon FI m'évite de réécouter la fréquence et je remets 119.7 juste pour dire à qui m'entend Evreux Info, SV, au sud des Andelys, je quitte la fréquence, au revoir. Pendant ce temps, je n'ai plus fait attention à l'altitude et ai perdu quelques centaines de pieds...

En très très courte finale !!

Je suis à 5 minutes du terrain, j'ai la carte d'approche sous les yeux. Sierra Victor, rappelez base main gauche 22 Là, j'ai beau réfléchir, regarder ma carte, je n'arrive pas à trouver de quel côté de la piste, je peux faire un virage à gauche pour rejoindre ce foutu terrain. Assis sur ma chaise, c'est évident, là-haut, je sèche lamentablement. Eurêka ! Je suis maintenant en finale pendant qu'un IFR raconte sa vie (le message est sérieux, mais trop long pour moi) et la piste se rapproche. Je commence à envisager très sérieusement la remise de gaz. Ouf, silence. Je balance un Victor Sierra Victor en très très courte finale 22 à 10 mètres du sol. Ça y est je suis autorisé à atterrir.

2ème branche : Rouen - Etrépagny

Etrépagny, petite bourgade de l'Eure, est célèbre de tous les bachoteurs du théorique PPL. J'avais entendu ici et là qu'il était bien caché. Et bien, ce terrain existe, je l'ai vu et suis tombé pile dessus. Le terrain est réservé aux voisins, donc pas pour moi. J'avais donc prévu de passer à la verticale et continuer tranquillement. Perdu, on va descendre faire une remise de gaz. Je sors ma carte. J'arrive verticale et cherche la manche à air : Elle est où c'te chaussette ? — T'as pas regardé ta carte ? Bing dans mes dents... De toute façon, je dois faire un deuxième passage face au vent (dont je devine la direction à 30 km de Rouen). Cette fois, c'est bon. Je remonte la piste 500 ft au-dessus de l'altitude du circuit, tour de piste standard et bye-bye.

etrepagny.jpg

3ème branche : Etrépagny - Home sweet home

L'odeur de l'écurie me donne des ailes, à moins que ce ne soit à l'avion, je ne sais plus. Je comptais comme tout pilote bien élevé m'annoncer cinq minutes avant de pénétrer la zone de Pontoise mais je confonds deux bleds en bas et c'est déjà Magny qui arrive à une minute devant. Tant pis, je m'annonce et hérite d'un nouveau code transpondeur pour le suivi radar. Cette fois, je tiens mon altitude mais un peu moins le cap. Les Mureaux se profilent devant avec le retour des agglomérations et le croisement de la Seine. Je suis toujours à 2000 pieds, on m'annonce un trafic convergent même hauteur et le terrain est à un peu plus de 5 minutes maintenant. Je décide de battre en retraite et de descendre. Sierra Victor pour descendre et quitter la fréquence, sous-entendu avoir cette charge en moins en repassant sous la zone de Pontoise. Je prends l'ATIS de Chavenay et surprise la piste en service a changé. Pourtant le vent est le même, faible. Apparemment, c'est pour éviter d'atterrir, le soleil couchant dans les yeux. Même topo qu'à Rouen, je suis à une minute du terrain en surcharge CPU, n'arrivant par le Nord que pour la 2ème fois. Et là, un cafouillage infâme avec le contrôle. Je suis numéro 2.

SV, vous avez un instructeur à bord — Affirme — J'ai pas mal de départs qui attendent, vous pouvez faire un circuit basse hauteur ? — OK Ça ne me fait pas plus plaisir que ça après 1h30 de vol, mais bon... Correction, faites un tour de piste standard Je m'annonce en finale et nouvelle voix en provenance de la tour Autorisé atterrissage 05, le vent blabla C'est pour moi sans ambiguité, je me pose. Mon FI qui n'a pas entendu la même chose que moi me fait remettre les gaz. Sierra Victor, vent arrière 05 pour un _complet_ Mais laissez-moi rentrer ! :-)

Un vol de 1h45 auquel je ne croyais pas le matin-même, une trace GPS pleine d'enseignements pour débriefer à la maison : je ne tiens pas mon axe au décollage, un circuit visuel en vol plus rigoureux pourrait m'éviter d'errer de temps en temps. J'inscris ce vol sur mon carnet, tiens, 20h tout rond, double commande + solo cumulés. Comme le temps passe.

P.S. : Non, je n'ai pas vu la mer de Rouen... :-) Rouen

lundi 22 janvier 2007

Aux vaches

La semaine dernière, c’était Interruption Volontaire de Vol, c’est-à-dire atterrissage en campagne avec moteur. La leçon d’aujourd’hui, même topo mais sans moteur. En gros, application de la check-list toumarchemalavion[1].

Le vent est fort aujourd’hui. La manche à air est bien à l’horizontale. La tour passe 25 kt (45 km/h) avec des rafales à 35 (65 km/h), mais dans l’axe du décollage. Je me fais quand même un peu surprendre au moment où l’avion quitte le sol. On décolle comme une fusée. On passe la croisée des pistes (soit 300 m depuis le seuil) à une belle hauteur. Allez, tu m’emmènes dans le coin de Thoiry comme l'autre jour.

A la différence de la semaine dernière, nous allons simuler que l’on est en panne moteur et qu’il faut donc se poser, la pesanteur ayant vite fait de se rappeler à notre bon souvenir. Les actions à entreprendre sont importantes. Primo, rechercher la vitesse de finesse maximale, c’est-à-dire la vitesse de meilleur plané, soit encore la vitesse qui permet de franchir la plus grande distance. Le moteur arrêté (en fait, au ralenti, pour l’exercice), la vitesse diminue rapidement et j’affiche rapidement 60 kt en piquant et trime l’avion pour me libérer un peu l'esprit du pilotage. Deuzio, recherche de panne : le robinet du réservoir d’essence est dans la bonne position, la commande de richesse (mélange air/essence) est sur plein riche, les magnétos sont sur 1+2, la commande des gaz fonctionne ? Oui, bon, on est bien en panne. Il faut chercher un terrain accueillant.

Ma première recherche de terrain se base un peu trop sur l’exercice de la semaine dernière où j'avais l'aide du moteur et je cherche un champ trop loin compte tenu du vent. J’annonce mon choix et il faut se rendre à l’évidence que je ne l’atteindrai pas. Deuxième tentative. Alors que je suis en vol plané, mon instructeur me demande : C’est un avion, là-bas ? Instinctivement, je regarde de mon côté en l’air pour chercher un éventuel trafic convergent. Non, en bas ! Et oui, effectivement, un DR400 est posé au bord d’un champ. L’atterrissage semble avoir été doux (je l’espère en tout cas…). Personne ni dedans, ni autour. Je continue mon exercice qui soudain prend tout son intérêt si jamais son utilité m’avait échappé. Un bel encadrement sur un champ comme celui-ci se solde sans dégât ni sur l’avion, ni sur l’équipage. Je n’atteins toujours pas le champ choisi en face de moi. Il faut se rendre à l’évidence, il va falloir prendre ses repères. Changement de tactique : je choisis les champs sur le côté. Mêmes procédures que pour l’IVV : MAYDAY à la radio, transpondeur sur 7700 et balise de détresse en marche (je l’avais oubliée celle-là, tiens), puis briefing passagers si on a le temps. Et là, ça marche bien, je me trouve en courte finale sur le champ. Remise de gaz à 50 m de hauteur comme d’habitude, où dans la vraie vie j'aurais dû couper toute l'électricité à bord.

On aurait normalement dû faire la séance autrement : gros briefing au tableau sur les exercices d’encadrement mais vu le vent, on a fait comme ça. Et comme démonstration, c’est réussi. Les schémas au tableau blanc n’auront que plus de sens la prochaine fois.

Après un passage par Ikea, je ne résiste pas à l’envie de faire voir à ma môman cet endroit où je viens passer une bonne partie de mon temps libre. Je la promène jusqu’au fond du hangar vers notre Morane 317 des années 30, fais voir la cellule de Piper pendue au plafond qui attend des ailes et un moteur, l’enchevêtrement méthodique d’ailes, d’empennages et autres hélices. Au passage, j’ouvre la porte de mon India X-Ray du matin. J’ai hâte de pouvoir emmener les gens que j'aime là-haut.

Notes

[1] on a les références cinématographiques qu’on peut…

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