Premiers PAX

Alors, quand est-ce que tu nous emmènes ? L'enthousiasme de la famille et des potes fait plaisir à entendre. Ce seront ma soeur et son copain, les premiers. J'ai pris rendez-vous pour ce dimanche. Le 120 ch est à l'atelier mais, vus les deux poids légers que j'emmène, ça passe sur le 108. Rendez-vous est pris pour 17h30 après le repas familial dominical.

Les bouchons parisiens du dimanche plus l'approche des abords du Parc des Princes (désolé, BG et Pettouze de ne pas avoir été des vôtres...) nous mettent une demi-heure dans la vue... Arrivée au terrain, je vois que le HX est dehors et que le BJ est rentré. Je parle tout haut : Ah, l'avion a changé. — Quoi ? — Meuh non, ça change rien, c'est le même. Je sens que l'enthousiasme initial s'est un peu transformé en hésitations du côté fraternel :-) Le chef-pilote me confirme qu'il ne restait qu'une demi-heure avant la révision, donc je me retrouve sur l'autre 108ch de la flotte. Un coup d'oeil sur le carnet de route, il a volé une heure, ce qui m'éloigne de 20 kg de plus de la masse max.

J'installe mes passagers. Attention à ne pas marcher à côté de la bande noire, bien se tenir en montant même si on sait marcher tout seul. Je les mets tous les deux du côté droit. Ça équilibrera un peu avec moi et je privilégierai les trucs intéressants à voir en faisant passer l'avion du côté gauche. Prévol appliquée. Tout va bien. Ah... petit problème technique à l'arrière, on ne trouve pas les prises pour brancher l'intercom... Je vais demander au chef-pil, histoire d'être sûr. Non, pas d'intercom à l'arrière sur cet avion. Le casque ne servira que d'anti-bruit, tant pis.

Je fais les consignes de sécurité, le touche pas à ça, petit c... !, attention aux pédales, c'est à moi !, comment on ouvre la verrière normalement et en cas d'urgence, les sacs à beurk. Tout est prêt, mise en route. Roulage pour la 28 et décollage. Le 108ch bien chargé bouffe pas mal de piste et monte lentement. 300ft sol, je me retourne vers ma soeur, privée d'intercom. Grand sourire ! Ouf, l'appréhension est passée, on dirait. Prise de cap sur Mantes et ses cheminées. Pas très glamour, mais dur à rater. Puis on serpente le long des méandres de la Seine, que l'on coupe de temps en temps. Vernon arrive avec la zone d'Evreux. J'en profite pour reprendre un cap sud vers Dreux en cheminant le long de la vallée de l'Eure. Mon beauf, attentionné, débranche son casque et on essaie de brancher le casque de l'arrière sur la prise de devant ; ça marche ! Tout va bien à l'arrière.

Tout d'un coup, je pense à essayer la position haut-parleur de l'intercom... Ben forcément, ça fonctionne. Du coup, la radio et l'intercom passent sur le haut-parleur du plafond, en évitant M. Larsen, passager clandestin. On communiquera par gestes et lecture sur les lèvres à l'avant.

À Dreux, on repère une forme lointaine et assez énorme pour être un avion. Il me faut bien une minute pour réaliser que c'est une montgolfière. Peut-être la même que j'avais croisée pour ma nav solo à Chartres. Petit détour par les étangs de Hollande pour survoler la plage. Je me surprends à chercher les trouées dans la forêt en bout d'aile au cas où...

C'est l'heure de rentrer. Je garde Thoiry et d'autres coins sympas à survoler pour une autre fois. Je reprends l'ATIS. J'explique, une fois tout noté, en gros à quoi sert ce flot de paroles. Commentaire à l'arrière : Il sait pas parler, le gars. Si, si, et en plus c'est du français. Alors imagine en anglais... Intégration en vent arrière, finale bien stabilisée et, Mesdames et Messieurs, c'est un bel atterro en douceur ! J'ai même le droit à la comparaison avec l'atterrissage viril de l'A321 pour nos dernières vacances.

Roulage au parking. 1 heure de vol qui a apparemment plu à mes passagers. Je ne suis pas peu fier d'avoir pu emmener quelqu'un partager ces moments de bonheur à chaque fois.

"Arnaud Airlines", titre un peu pompeux alors que j'étais en manque d'inspiration pour mon blog, ont ouvert pour de bon. :-)