dimanche 26 novembre 2006

1ère nav

Chose promise, chose due. Aujourd'hui, on part en balade. Bon, c'est pas sûr que ça soit une partie de plaisir. La tour nous annonce un vent (dans l'axe, heureusement) avec des rafales à plus de 30 kts (55 km/h)... Ça va être rock'n roll :-)

On fait le briefing assis dans l'avion à se faire secouer. J'installe ma planche de vol toute neuve sur ma cuisse droite. Je clippe la carte pliée dans le bon sens, la carte de Dreux en dessous pour l'arrivée. La nav du jour sera du cheminement. Décollage, cap à l'ouest, puis on suit le chemin de fer, puis la N12, ensuite viendra Houdan et sa déviation qui contourne et un peu après une ligne électrique coupe ma route et devrait m'emmener sur le terrain. Voilà pour la théorie.

Décollage gros vent dans le nez et tout de suite, l'essoreuse se met en marche. Rogntudjuuuu, je me bats avec le manche pour rester à peu près les ailes à plat. Je quitte la fréquence de Chavenay, c'est parti ! Une fois stabilisé, on doit faire du 60 kts vitesse-sol. Vu de là-haut, on semble ne pas avancer... On a le temps de profiter des belles couleurs d'automne de la forêt, des châteaux environnants. Les points de repère dans le paysage s'enchaînent. Il faut que je reprenne l'habitude du circuit visuel en palier : regarder dehors, l'altimètre, le cap (que je ne regarde pas en tour de piste) et les paramètres moteur.

Je trouve facilement le terrain grâce à un petit lac qui m'aide bien (et aux photos aériennes que je suis allé regarder avant). Intégration verticale du terrain 2000 pieds, puis tour de piste. La finale est toute petite et avec le vent je n'ai pas trop le temps de stabiliser l'avion. Enfin bon, posé-pas-cassé. On remet ça pour un autre tour de piste et cap sur la maison.

Je mets la post-combustion pour rentrer au terrain à l'heure. Oui, on peut rêver... OK, c'était grâce au vent dans le dos. 15 minutes au lieu de 30 aller ! Je voulais cheminer pour le retour mais on voit toujours le grand panache de fumée d'un incendie vers Louveciennes et un peu en avant le toujours très pratique incinérateur.

1h15 de vol avec 2 tours de piste en terrain inconnu. C'est sympa ce nouveau jeu. Prochain vol : Etampes LFOX. Il faudra que je fasse un log de nav, c'est-à-dire que je prépare les caps, les altitudes, les moyens radios, le bilan essence et pleins d'autres choses que je ne sais pas encore. Comme si on allait loin... Mais ça sera un autre saut de 50 km.

P.S. : Et pas de trace Google Earth, car je suis un boulet. Mais ça, on le savait déjà.

samedi 18 novembre 2006

Lâché !

Voici 4 semaines que je n'ai pas volé, que je ronge mon frein le samedi matin à l'heure du créneau que je squatte. Instructeur en déplacement, brouillard. Hier soir la météo annonce de la brume sur Chavenay. Ce matin, je remonte le volet, beau ciel bleu : j'ai la banane instantanément :-) Je file au terrain.

Je prépare mon Sierra Victor fétiche, Cessna F150 de son état. Mon FI me rejoint. Bon, on fait a les pannes la dernière fois avec des post-it collés partout dans le cockpit. Je m'attendais à un local aujourd'hui. Ça sera des tours de piste et si le trafic n'est pas trop important et si le vent ne tourne pas et si... bon, on verra. Répétition des actions en cas de feu moteur. Allez, on y va. QFU préférentiel en service. Un mois sans voler, je suis concentré à bien faire mes checks décollage, 300 pieds sol, vent arrière & co. Trois tours de piste et je dois annoncer un complet. Tu vois, j'ai rien touché. Comme si t'étais tout seul, hein ? (gros sourire) Direction le pied de la tour pour larguer mon FI. Derniers conseils, il me prépare l'avion pour ne pas que j'oublie les volets ou autre chose. La VAC sous la main au cas où le vent tourne et que la piste en service change. Allez, bon courage ! Gloups ! Je suis seul dans la machine !

Je suis numéro 3 au départ et attends un bon moment. J'ai eu peur de faire mon 1er solo au sol :-) Alignement, pleins gaz ! Les tours sont là, tout est vert et le badin est... actif, c'est sûr ! Ça arrache seul à bord, je suis en l'air en un rien comme l'autre jour où j'avais 20 kts de face. Je ne me suis jamais senti aussi concentré. J'ai les yeux partout en fin de vent traversier pour chercher d'éventuels avions de retour de local par l'incinérateur. Un coup d'oeil à l'alti : 1500 pieds. Ooops 200 de trop. Il me manque mon lest en place droite... Je m'offre 4 tours de manège. Le dernier pour le complet est un peu long. Enfin, c'est contrôlé, posé-pas-cassé comme on dit. Et là, je réalise vraiment. Oui, j'étais tout seul ! Je suis complètement dyslexique en collationnant les messages au sol. Tant pis, je suis si heureux ! Félicitations de mon FI qui apparemment a apprécié le spectacle de la tour. J'ai un peu de mal à croire que je vole tout seul après 22 tours de piste et 8 heures au compteur... Mais je m'en suis bien sorti !

J'ai encore plus la banane aujourd'hui !

La prochaine fois, s'il fait beau, on ira se balader à Dreux pour faire une 1ère nav, la Nationale 12 à suivre en cheminement. Ensuite viendront les PTE, PTU et autres joyeusetés pour se poser dans un champ si l'avion nous faisait le coup de la panne.

Arnaud, DC 7h55, CDB 0h40 :-)

vendredi 3 novembre 2006

Surplus de parapluie

Dans l'armée, on dit que les camions tournent en rond dans la cour pour épuiser les stocks d'essence à la fin de l'année. Dans l'administration, il faut absolument utiliser le stock de parapluies, ombrelles et autres ustensiles du parfait adepte du principe de précaution. Depuis le 11 Septembre, le trafic VFR est interdit de transit par le Nord au-dessus du Bourget. Régulièrement des interdictions temporaires (qui ne terminent jamais) fleurissent des fois que j'ai envie de me jeter et de me faire mal sur une centrale nucléaire avec mon Cessna d'une tonne.

La nouvelle du jour, c'est l'interdiction de voler entre 10h et 13h, pour les besoins liés à la mission de sûreté aérienne, à l’occasion des cérémonies de Commémoration du 11 novembre pour tous les aérodromes suivants : LOGNES (LFPL), CHELLES (LFPH), TOUSSUS LE NOBLE (LFPN), SAINT CYR (LFPZ), CHAVENAY (LFPX), BEYNES (LFPF), le BOURGET (LFPB), ENGHIEN (LFFE) et l’héliport de PARIS – ISSY-LES MOULINEAUX. A noter que Beynes avec ses planeurs est vachement dangereux...

ZRT

Pas de bol, je devais voler à 10h30 ce samedi. Il faudra que je fasse gaffe le prochain 14 juillet. C'est toute la journée que l'on est cloués au sol...

Juste comme ça, le mois dernier, un avion de tourisme s'est écrasé dans un immeuble à New-York. La zone a été interdite de vol sur un rayon d'1 mille et réouverte le lendemain. Eh oui, c'est chez eux que le pire s'est produit. Pourtant l'aviation générale n'y est pas restreinte par une armée de fonctionnaires frileux.

Tiens, au fait, elle me sert à quoi ma carte d'adhérent à la FFA, sensée contribuer au développement de l'aviation légère et des aéro-clubs ?

fin du coup de gueule

mardi 31 octobre 2006

Flight Simulator - au doigt et à la tête

C'est les vacances, mon FI n'est pas là. Alors je vole assis à mon bureau...

Je me suis enfin offert un track IR après l'avoir vu marcher dans des applis de réalité virtuelle chez Cibi. Pour ceux qui se la pètent, c'est un 6DOF head tracking system. En clair, un joujou capable de détecter les 6 mouvements élémentaires de la tête : 3 axes rotations et 3 autres de translation.

Track IR

C'est tout simplement génial d'efficacité et de simplicité. Il suffit de se mettre en cockpit virtuel et hop, la caméra suit les mouvements de la tête comme si l'on regardait ailleurs. Il est alors possible de regarder sur les côtés ou baisser le regard dans le cockpit pour vérifier un instrument avec la précision voulue. Plus besoin de se battre avec le bouton chapeau du joystick qui déplace la caméra tout doucement...

Track IR

Une petite démo sans prétention aucune sur ma conf un peu à bout de souffle...

Mon prochain achat ou plutôt... rêve : un boîtier qui partage l'image vers trois écrans...

dimanche 22 octobre 2006

Post-it delendum est

Samedi après-midi, après le dessert, avant la poire.

Mon instructeur me rejoint à l'avion que je finis de préparer. La dernière fois, on a fait les décrochages ? et déjà des tours de pistes. OK, je reviens. Le voilà de retour avec des post-it. Bon, on va travailler les pannes aujourd'hui.

Aujourd'hui, vent de 30° de la gauche de 10 noeuds au début. Premier tour de remise en jambes. Au toucher, en rentrant un cran de volets, je rentre en fait les 2 crans. Je m'en rends compte quand je dois rentrer le dernier que l'interrupteur est déjà en place. Ah les volets électriques... Comme je m'interroge sur mon erreur, mon FI, joueur, me dit : Allez, on a regardé, c'est pas un problème électrique, t'as plus de volets ! C'est pas bien grave avec le vent aujourd'hui, il faut juste majorer la vitesse d'approche et en finale. OK, ça marche : posé, pas cassé. On y retourne.

Six_flight_instruments by Meggar (en.wikipedia.org) Creative Commons By:

Six_flight_instruments by Meggar (en.wikipedia.org)

Et paf, t'as perdu le badin !, joignant le geste à la parole, je me retrouve avec un beau post-it sur le cadran. Bien, je ne sais plus à quelle vitesse je vole. On va se servir des pré-affichages : l'assiette + le régime moteur = une vitesse connue. En montée, pleins gaz + assiette montée = 70 kts. En vent arrière, assiette zéro + 2100 tr/min = 70 kts. En approche, ça se complique, il faut piloter aux fesses, sentir l'avion s'enfoncer, la trajectoire se creuser, la piste monter. Bref... c'est amusant. On y retourne.

Et paf, t'as perdu l'alti !, re-post-it. Le tour de piste à Chavenay est à 1300 ft. Normalement en début de vent arrière, je dois être arrivé à cette altitude. Je stabilise et là, on va dire qu'on y est, comme l'avion vole normalement. On vérifie : 1500 ft. Pas trop mal :-) En fait, ce n'est pas le plus gênant : pas besoin d'altimètre pour se poser ('lut Cibi). Il faut viser la piste et gérer la pente. Arrondi trop haut, je refuse la piste. On y retourne.

Le vent forcit, 25 kts en finale, soit 12 kts de travers, dans un élan de générosité, les instruments remarchent.

Grande forme de mon FI aujourd'hui, re-re-paf, t'as perdu le tachymètre !, re-re-post-it. Cette fois, c'est le cadran du régime moteur qui vient de lâcher. Pas terrible cet avion :-) Il faudra piloter à l'oreille et avec ce qu'il reste de cadrans, de fesses et autres instruments secondaires. En courte finale, une petite remise de gaz pour travailler (alors que mon plan était si beau, quel gâchis !). Je commence à suer à grosses gouttes dans le Cessna. Un C172 qui arrive dans le circuit juste après mon décollage me fait travailler le circuit à vitesse lente pour assurer l'espacement. Allez, ça sera un complet après 8 tours de piste.

Il paraît que ça sent le lâcher ! Un peu surpris qu'il me l'annonce avant, je suis quand même bien content !

lundi 9 octobre 2006

Biiiiiiiiiiiiiiiiiip

Samedi matin, j'ai bien envie de me vider la tête là-haut, la tête dans les nuages... Je ferais bien des tonneaux, des boucles et autres vrilles, histoire de me mettre la tête en vrac. Ça sera vol lent et décrochage pour aujourd'hui.

Un coup d'oeil au carnet de route de l'avion, on va passer par la pompe. Ça a beau être un grand pétrolier, personne n'est là pour me faire le pare-brise. Le C150 est un avion à ailes hautes, alors je monte sur le petit escabeau pour atteindre le bouchon du réservoir sur l'aile. Je n'y vois pas grand chose. Et ce qui doit arriver arrivera : un bon demi-litre d'essence dégouline de l'aile par terre... Il paraît que c'est normal la première fois... En tout cas, on va bien ventiler la cabine tellement ça sent (bon ou pas, c'est selon). I love the smell of jet fuel in the morning. Groovy baby!

Approche du décrochage : vol en palier et on coupe les gaz. Le Cessna 150, bel assemblage de ferraille un chouilla plus lourd que l'air, va vouloir piquer du nez pour aller voir en bas si j'y suis. Je n'en ai pas trop envie alors je tire, tire, tire sur le manche et biiiiiiiip, l'avertisseur de décrochage couine (pas bien fort, d'ailleurs). J'augmente encore l'assiette. Ça y est, on décroche. Le Cessna n'est pas très démonstratif : il garde à peu près la même posture mais s'enfonce à 1200 ft/min. À tel point que je n'ai pas la sensation que l'on s'enfonce et poserai la question... Manche en avant, assiette à piquer, pleins gaz et ressource.

Retour sur le terrain. Aujourd'hui, ils ont rouvert la piste 10-28. Donc nouveau circuit, nouveaux repères à apprendre. Le Piper du club est devant nous dans le circuit, c'est-à-dire, 100 m devant, 100 m à ma droite. Et il avance pas vite, le bel oiseau... alors on ralentit, on sort tout de suite 2 crans de volets, on rallonge le circuit et l'espacement est assuré. On ne fera pas de remise de gaz aujourd'hui.

dimanche 1 octobre 2006

Tournez manège !

La brume a décidé de priver l'élève précédent de vol et de le gratifier d'un cours au tableau... Mais le soleil chauffe et dissipe les nuages bas. Alors, c'est parti pour des tours de piste.

Le tour de piste, pour le pilote, c'est les gammes sur l'instrument de musique, l'équivalent du plateau pour le permis moto. On fait toujours (enfin presque...) la même chose, jusqu'à ce que l'on comprenne ce qu'il se passe. Ensuite, quand ça sera rentré, on compliquera avec des pannes (radio, c'est fait !).

Top décollage ! Pleins gaz, l'avion accélère sur la piste en herbe, le badin décolle. On continue. Du pied à droite pour garder l'axe de la piste. 55 noeuds, rotation. Je tire le manche pour décoller. Ça y est, on vole. Montée dans l'axe à 70 kts, premier virage à droite pour ne pas aller au-dessus d'Ikéa tout droit et la ferme à droite. On a atteint 800 pieds. Check-list : vitesse OK, on rentre les volets, paramètres moteur OK. L'avion atteint l'altitude du circuit en vent arrière. Réduction des gaz vers 2100 tr/min, réchauffe carbu tirée, 1 cran de volet, radio : check-list terminée. Virage (ben oui, encore à droite) en base. Réduction vers 1700 tr/min, en descente sur le plan. Virage en finale, 2 crans de volet, radio et la bataille commence. L'axe, le plan, la vitesse. Quand l'un va, les autres foutent le camp. On passe le seuil de piste, gaz tous réduits, arrondi pour ne pas jeter l'avion sur la piste, qui consiste à aplatir la trajectoire verticale. Maintenir le capot moteur sur l'horizon pour soulager la roulette du train avant. Et voilà, c'est ça, un tour de piste ! ad libitum, ad nauseam...

Tour de piste

Bon, c'est reparti pour 10 tours en tout ! Comme ça se passe pas trop mal apparemment, j'ai le droit à deux tours avec plan trop haut (donc il faut piquer en finale pour retrouver le plan), et deux trop bas (donc il faut faire un palier et remettre des gaz pour retrouver ce maudit plan).

Pour rajouter un peu de sel, il y avait un petit (pas beaucoup, mais suffisamment pour m'embêter...) vent de travers. L'avion est en crabe par rapport à la piste pendant l'approche et il faut atterrir droit. Donc avec du vent de gauche, ça donne, avant l'arrondi : pied à droite pour réaligner l'avion et du manche (aile basse) à gauche. Assis dans sa chaise, c'est tout facile. Mais dans le feu de l'action, je ne comprends pas trop ce que je fais à ce moment précis...

Je me pose la chemise un peu mouillée après 1h05 de tours de piste.

vendredi 29 septembre 2006

Pique-nique impromptu

Décidément, j'aime les surprises du matin. 10 heures et quelques, mon baptiseur arrive : Tiens, tu fais quoi ce midi ? Quelle question, je vais sans doute faire un truc original, aller à la cantoche et me sustenter. Ah, mais la question cachée porte sur le cadre. Un collègue emmène ses compères au bord de la mer en avion. Au débotté, j'accepte le rôle de sac de sable bien volontiers. Direction : Eu-Mers-Le Tréport. Terrain au bord de la Manche, tout proche de la baie de Somme.

Côte de la Manche

Ce n'est pas le grand CAVOK mais on va évoluer vers 2000-2500 pieds, slalomer entre les cumulus qui cumulent et nous tabassent un peu au passage. Transit par Pontoise, Beauvais avec son vol RyanAir, Paris Info et arrivée en auto-info sur une superbe piste bitumée de 800-900 m pour nos 2 DR400. Bon la prochaine fois, il faudra prévoir les chaises pliantes ou la petite nappe Vichy pour ne pas se mouiller sur l'herbe.

Falaises

On ne s'attarde pas trop. Retour par la côte, travers le Crotois. La mer est superbe, vue du ciel, avec de beaux reflets émeraude. Ça doit être marée basse, les bancs de sable affleurent. Notre petit jeu avec le contrôle reprend. Nous sommes F-GKQN et F-GCAT nous précède de quelques minutes. Le contrôleur nous situe une fois devant, une fois derrière. Finalement, nous nous voyons donc on se débrouille. Nos 160 ch nous aident à rattraper le 140 ch. Plein vent de face pour le retour, on affiche 15 kt de plus que notre vitesse sol. Des champs d'éoliennes, les bocages, c'est sympa ce coin. Je chanterais bien J'irai revoir ma Normandie mais on doit être limite avec la ch'Picardie, alors je m'abstiens...

J'aime bien les surprises !

mercredi 27 septembre 2006

Le vol le plus court

Vu que l'on devait voler vers 19 heures et que le soleil se couchait à 19h39, ça laissait à peine une heure. Oui, mais ce n'est pas pour ça que le vol a été... bref. Aujourd'hui, on attaque les tours de piste. Ça veut dire : décollage, montée initiale, virage, check-list après décollage, vent arrière, check-list vent-arrière, virage en base, virage en finale, arrondi, toucher et on repart pour un tour. Ça, c'est pour la théorie.

En pratique, ça donne. Décollage, premier virage pour éviter Ikea et... Tu m'entends, là ? — Euh non, réponds-je en haussant la voix. Argh, l'intercom merde... Bon, ça va pas être simple. Sierra Victor, vent arrière 23 Euh... Je m'entends pas dans le casque. Bon, je réduis les gaz, vire en base. Sierra Victor, quelle est votre position ? Ben, je suis là, pardi ! Le contrôleur nous confirme notre panne radio. Il reçoit notre porteuse, nous voyons que la radio émet, mais ça passe pas. SV, autorisé atterrissage 23, le vent bla bla Tiens, il va falloir que j'ouvre le bouquin à la page procédures en cas de panne radio, la lampe à signaux de la tour, les réponses de l'avion, etc.

Ça sera pour un complet donc... Un tour de piste et basta. Au passage, j'ai fait un posé-pas cassé tout seul avec les gaz dans la main, un genre de mini-appontage à mon goût, pas trop mal aux dires de mon instructeur. 20 minutes de vol bloc-bloc.

samedi 23 septembre 2006

Vol à la one again

Samedi matin, réveil 8 heures. Je monte le volet roulant. Ouf, il fait beau. Il y a une semaine, je ne voyais pas à 300m... Je consulte la météo de Toussus, Chavenay n'émettant pas de METAR. Et là, un gros doute m'envahit.

LFPN 230600Z 07002KT 1000 R25/0700VP2000D MIFG NSC 13/13 BECMG 5000 Ça ne veut peut-être rien dire pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup... lalala... En gros, on n'y voit pas grand-chose. Visi 1000 m et variable entre 700 et 2000m sur la piste ; brouillard léger avec promesse d'amélioration. J'ai l'impression que le scénario de la semaine passée va se rejouer. Allez zou, j'y vais. Et bien m'en a pris.

L'avion est là, dans l'herbe mouillée du matin. On pousse l'avion à la main pour éviter l'avion qui vient de faire une arrivée à l'américaine, droit sur le hangar, devant nous. Je prépare l'avion, fais les checks et au moment où je dis, on y va ?, je m'aperçois que je n'ai même pas écouté l'ATIS pour savoir d'où on va décoller... Bon, je répare ça. Allez, on y va ! Euh... faudrait peut-être causer dans le micro. Bon, je répare ça. OK, on y va ! Je roule un peu vite. Je teste les freins, check-list touvabiendécollage terminée.

Le vol se déroule bien. Par endroit, on vole au-dessus de la brume accrochée au sol qui ne se dissipera qu'avec le soleil dans une heure. On pourrait presque croire à une mer de nuages, tout au moins un lac, une mare ? Mon instructeur et moi nous extasions devant le paysage. Aujourd'hui au programme, virages en montée et en descente. D'abord 10°, puis 20°, puis 30°. Démonstration du jour, quand on tourne en montée, on grimpe moins vite puis plus du tout. La séance de virolos s'achève au-dessus du Château de Thoiry. Encore un repère qu'il faut que j'apprenne, vu de là-haut, pas facile...

C'est l'heure de rentrer. L'incinérateur fume pour la satisfaction de tous les pilotes du coin. J'envoie un re-bonjour au contrôleur et le deuxième message est quelque-chose du genre : à 3 minutes de l'incinérateur, Sierra Victor ! comme on dirait à un pote par SMS pour lui dire je suis en bas, je monte... Bon le contrôleur est sympa, mais faudra penser à faire mieux. Je m'intègre dans le circuit derrière un élève en solo et je suis un peu perturbé. Je commence mon message radio et l'interromps ne sachant plus quoi dire et dans quel ordre.

Débrief, il paraît que c'était un bon vol. Je ne sais pas si j'avais hâte de voler mais j'ai eu l'impression d'être un cow-boy aux commandes. La prochaine fois, tours de piste en campagne pour préparer les vrais bientôt.

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