Comme un vieux papy

Je suis allé voler mardi soir. J'ai passé la journée à scruter un ciel qui laissait croire que je ne volerai pas : grain sur grain. Finalement, il fait beau en début de soirée. Je suis en avance au terrain désert. Seul F-BVSV, mon Cessna de samedi dernier, est en tour de piste. Le ciel de traîne et ce soleil qui décline sur l'horizon sur le côté du hangar m'inspire. Je me sors une chaise du hangar et m'assois face au soleil, un bouquin dans les mains. Le soleil illumine un DR400 qui attend qu'on le rentre au hangar. Il y a un peu de vent. Je savoure ! Je dois ressembler à un vieux papy assis sur son banc à regarder passer la vie. L'image m'amuse.

Coucher de soleil

Je suis bien comme ça, mais je suis venu pour mon deuxième vol. Au menu, du vent de travers pour le décollage ! Pendant le roulage, le contrôleur nous abandonne. 21 heures, on passe en auto-info. De toute façon, on est seuls ! Pendant l'accélération avant le décollage, je redécouvre la magie des commandes qui bougent toutes seules comme quand le frein disparaît sous vos pieds à l'auto-école. Il y a quand même un sacré vent (à mon goût) qui me fait rouler de travers.

On repart sur la campagne pour revoir les assiettes et mises en virage avec interception de cap et altitude cette fois. Ça marche pas trop mal mais je m'aperçois que le vent me fait vite perdre 30° en un rien de temps si je fais pas gaffe ! On travaille le réglage du compensateur (j'arrête pas de dire trim, tant pis). Ça repose bien les bras, quelle belle invention :-) Je profite des caps vers l'ouest pour admirer le ciel qui rougeoie avec ses beaux nuages.

Découverte du circuit visuel : en montée, dehors, vitesse, dehors, cap, dehors, vitesse et de temps en temps l'alti. J'essaie de retenir tout ça que je faisais avec une belle anarchie dans FS. Et dernier exercice, les effets induits. Pleins gaz : le roulis induit, le cabré et le lacet. Rien que ça. La démonstration du plein réduit au pleins gaz est saisissante. On est immédiatement tracté vers le haut avec un zeste des deux autres effets.

Allez, il ne faut pas traîner... Le coucher du soleil est à 21h30, on doit donc être au parking à 22h00 au plus tard. On est toujours tout seuls. On s'intègre en vent arrière 23. Je réduis les gaz à 2100 tr/min, un cran de volet (pas pratiques, ces volets électriques... Je vois à peine le curseur sur le montant du pare-brise...), la réchauffe. Je stabilise à peu près l'axe en finale malgré le vent de travers qui a faibli. Et le reste est magique... Le plan se corrige tout seul, le décrabage et l'arrondi ne sont vraiment pas de ma faute :-p